Hervé Marro, l’engagement pour toute boussole de vie

Autoportrait

C’est toujours facile d’écrire sur les autres, en fait. Depuis le lancement de l’aventure de Midnight Trains, c’est ce à quoi je m’attèle pour vous permettre de vous familiariser avec l’équipage de talent qui travaille au succès de l’aventure de notre compagnie de trains de nuit. Pourtant, voilà, il y avait encore un membre à vous présenter : moi-même, Hervé Marro, celui qui écrit les textes de Midnight Weekly dans l’espoir de vous donner le sourire chaque samedi matin.

Autant vous dire que quand Adrien Aumont et Romain Payet m’ont dit qu’il fallait bien que l’on me dédie un article, ça ne m’a pas enchanté. Je n’aime pas le feu des projecteurs. Je leur préfère la lumière bien réelle du soleil, plus encore quand elle fait danser de ses reflets la Méditerranée, ce continent liquide qui illumine mes journées dès que je retrouve Nice, ma ville de cœur. En l’occurrence, cet exercice supposait que j’écrive mon auto-portrait. Après avoir esquivé une première fois l’exercice, je m’y suis résolu. Je me lance donc sans plus tourner autour du pot.

Je crois que ma vie a toujours été animée par le besoin de vivre mes passions en les conjuguant avec la nécessité d’aider les autres. Quand j’étudiais et qu’on nous préparait à la vie active en nous incitant à façonner un plan de carrière, je n’y arrivais pas. J’avais juste envie de changer le monde - ou au moins de contribuer à ce qu’il soit meilleur, c’était beaucoup plus enthousiasmant comme programme.

C’est comme ça que j’ai vécu une double vie pendant toutes mes études. A côté des concours et partiels, j’ai rejoint le Comité de soutien à Ingrid Betancourt, femme politique du parti vert colombien, prise en otage par la guerilla des FARC. J’avais lu son livre La Rage au cœur et son combat déterminé contre la corruption m’avait impressionné. Durant six ans, nous nous sommes mobilisés avec nombre de citoyens pour sa liberté et celles des autres otages, j’ai été le porte-parole de notre mouvement. Ça a été épuisant mais ça valait la peine de ne rien lâcher : le 2 juillet 2008, Ingrid était enfin libérée.

Par ce qu’on pourrait voir comme un hasard doublement heureux, Ingrid a été libérée le jour où j’ai passé les derniers examens qui allaient me diplômer. Et me propulser dans cette fameuse vie active pour laquelle je n’avais clairement pas eu le temps d’ébaucher le moindre plan. Parce que le hasard n’existe pas - du moins je n’y crois pas - une personne qui s’était elle aussi engagée pour la libération d’Ingrid, m’a proposé de nous voir. Elle voulait savoir ce que j’allais faire, “maintenant”.

Rendez-vous était pris. A l’époque, cette personne était première adjointe au Maire de Paris, et à l’issue de notre café, Anne Hidalgo m’a proposé de rejoindre son équipe. J’ai accepté pour deux raisons : je voulais l’aider à devenir la première femme maire de la capitale française ; je voulais aussi être utile par mon action à ma ville de raison, Paris. Durant huit années de bons et loyaux services, j’ai été son conseiller en communication. Et puis, j’ai eu envie de faire œuvre utile ailleurs en 2016.

Cet ailleurs était un enjeu central pour moi : l’action climatique. C’est ce que j’ai fait en tant que directeur de la communication et des campagnes, pendant quatre ans au sein du C40 Cities, le réseau qui réunit les grandes villes du monde les plus volontaristes en la matière. J’en garde des souvenirs inoubliables parmi lesquels la mise en oeuvre bien concrète de l’Accord de Paris par nombre de nos villes et la création de l’initiative Women4Climate, une initiative que nous avons co-fondée avec Silvia Marcon dans le but d’accompagner les jeunes femmes les plus prometteuses en matière d’action climatique. A travers le monde, ce sont plus de 400 d’entre elles qui ont ainsi fait décoller leurs projets.

Aujourd’hui, ma vie engagée continue. Je co-préside La Communauté Écotable avec Ariane Delmas : cette association est la plateforme qui agit pour l’alimentation durable en France. Pour nous, il n'est pas d'alimentation durable si elle ne contribue pas à ce que notre société soit plus viable, plus vivable, plus équitable. Cette vision, nous sommes notamment en train de la mettre en œuvre dans le quartier pilote de l’alimentation durable à Paris, qui sera ensuite répliqué ailleurs en France.

Vous en savez un peu plus sur moi et je ne vous ai rien dit de ce qui me lie à Midnight Trains, dont je suis le directeur de la communication et des relations institutionnelles. C’est au départ mon amitié pour Adrien. C’est aussi la portée qu’aura notre compagnie dès qu’elle vous transportera, à compter de 2024. Depuis plusieurs années, je ne prends plus l’avion et je suis convaincu que le renouveau des trains de nuit, tel que conçu par Midnight, peut endiguer un sacré nombre de tonnes de CO2, qu’il est urgent d’épargner à notre planète.

Il me tarde de vous voir à bord, et pour ma part, c’est à Madrid que je rêve que nous vous emmenions, parmi nos premières destinations. Parce qu’une Movida humaniste, écologique et joyeuse, c’est tout ce que je nous souhaite pour la décennie charnière que nous sommes collectivement en train de vivre.

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