Bienvenue à Moscou

“La première image que je reçois est celle d'une énorme ruche en pleine vitalité, sous l'essaim des abeilles”. C’est avec ces mots qu’Antoine de Saint-Exupéry décrit à l’époque, son arrivée à Moscou, alors que les préparatifs des célébrations du 1er mai battent leur plein. Les temps ont depuis grandement changé et pourtant, comme à l’époque, la capitale russe continue à alimenter la curiosité et les fantasmes occidentaux. Qu’à cela ne tienne, allons donc voir ça de plus près.

C’est impossible d’y couper. Qui va à Moscou, foule inévitablement la célèbre place Rouge. Tant de faits historiques s’y sont déroulés qu’on finit par oublier qu’elle a été conçue en 1480, sous le règne du tsar Ivan III. Au sud de celle-ci, trône la majestueuse basilique Basile-le-Bienheureux dont l’architecture a quelque chose d’hypnotique, tant par ses formes que par ses couleurs (qui ne se limitent en rien au rouge). Un conseil : pour éviter la foule qui s’y presse chaque jour, rendez-vous y en soirée quand la place est moins prisée.

Toujours aux confins de la place Rouge, le Kremlin sera tout aussi immanquable. Tour à tour lieu de couronnement des tsars, épicentre des institutions soviétiques et résidence actuelle du président russe, c’est un ensemble aux allures de forteresse dont l’enceinte est longue de près de 2,5 km. C’est là que vous découvrirez le palais des Patriarches et son musée d’art du XVIIe siècle, le palais des Armures, la cathédrale de la Dormition, sans oublier le clocher d’Ivan-le-Grand.

Dans la continuité de ces agapes culturelles, poursuivez en allant admirer les chefs-d’oeuvre de la galerie Tretiakov, qui n’est rien de moins que l’un des plus grands musées au monde. C’est Pavel Tretiakov, un homme au flair artistique imparable, qui en est le géniteur : osant acheter des œuvres parfois décriées par les bonnes mœurs du XIXe siècle, il est ainsi parvenu à réunir un impressionnant témoignage de l’art russe. Sans vous arrêter en si bon chemin, continuez donc en visitant le musée des Beaux-Arts Pouchkine où vous resterez pantois face à la collection de tableaux impressionnistes et postimpressionnistes qui y est présentée.

Plus inattendues sont les surprises que le métro moscovite peut vous livrer et Midnight Weekly ne pouvait pas passer à côté de ce que l’architecture ferroviaire de la ville a à vous dévoiler. Plusieurs des stations du centre-ville, comme celle de Plochad-Revolioutsi, sont en effet des héritages de l’architecture néoclassique stalinienne et du réalisme soviétique. Les longs escaliers mécaniques vous mèneront à des quais des métros agrémentés de mosaïques majestueuses et de statues conçues dans une logique d’évidente propagande.

Trêve de promenades et de flâneries : et si votre journée se concluait à une adresse qui a traversé les âges, pour vous essayer au bania russe ? Direction les bains Sandounov, construits par la famille éponyme en 1808. Le luxe du lieu vous saisira dès votre arrivée dans l’humide demeure et l’expérience sera assurément inoubliable.

Pas encore fatigué à la nuit tombée ? L’envie de danser jusqu’à potron-minet pourrait se saisir de vous et vous ne seriez alors pas déçu. Si le Gipsy et le Propaganda font figure d’institutions, le Rolling Stone vous assurera tout autant une soirée endiablée. Pour une expérience hautement guindée de la nuit moscovite, on ne saurait que trop vous inviter à rallier le Soho Rooms. Non, Moscou n’a pas fini de vous surprendre.

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