Benvenuti a Bologna !

C’est un parcours 3 en 1 comme peu de villes peuvent en proposer avec un tel niveau d’excellence, que nous vous faisons vivre en prenant la direction de Bologne. La capitale de l’Emilie-Romagne vaut bien mieux que d’être médiocrement associée à cette étrange invention que sont les spaghettis à la bolognaise : c’est d’ailleurs bien simple, vous n’en trouverez pas là-bas. En revanche, les trois visages de Bologne ont de quoi vous ravir au long d’un séjour inoubliable !

Bologne, c’est avant tout Bologna la Rossa (Bologne la Rouge). Ce surnom, elle le doit autant à la couleur des briques et tuiles de ses bâtiments qu’à son ancrage politique à gauche depuis des décennies. Pour vous en faire une idée bien précise au premier jour de votre arrivée, rien de tel que de vous mettre en chemin - tout votre séjour se fera aisément à pied ou à vélo - vers la Piazza Maggiore. Cette place, c’est le cœur battant de la ville depuis des siècles et tout autour d’elle, trônent de somptueux palais comme le Palazzo dei Notai, le Palazzo del Podestà et le Palazzo Re Enzo. A les contempler, Bologna la Rossa vous deviendra une évidence.

A deux pas de là, ne manquez d’ailleurs pas de vous arrêter ensuite piazza del Nettuno où est installée en son centre une fontaine d’un genre équivoque. Dédiée au dieu Neptune - autrement dit le seigneur des mers Poséidon - elle fut en son temps un symbole du pouvoir du Pape Pie IV en l’honneur de qui elle fut construite juste après son élection. Sauf que voilà, la fontaine en question n’est pas franchement catholique : si le sculpteur Jean de Bologne a bien pris le soin de représenter le dieu de la Mer armé de son redoutable trident, il n’en a pas moins disposé tout autour de lui, quatre sirènes suggestivement alanguies…et dont l’eau de la fontaine jaillit de leurs seins.

Dans un registre religieux autrement plus auguste, deux basiliques vous impressionneront par leur architecture unique. Celle de Santo Stefano vaut la visite en cela qu’elle est constituée par quatre églises jointes les unes aux autres, quand celle de San Petronio est  unique en son genre. Après plus de deux siècles de chantier, sa façade fut laissée sans être achevée et chaque jour, un phénomène impressionnant s’y produit : un faisceau de lumière naturelle traverse progressivement l’édifice jusqu’à se poser sur ses colonnes, où il projette une forme de cœur, source de bien des croyances.

Dernière étape pour voir de vos yeux, Bologne la Rossa, cette fois depuis le sommet des Due Tori. De ces deux tours, c’est la Tour Asinelli qui est la plus haute, pointant à 97 m d’altitude. Prenez votre courage à deux jambes et escaladez ses 498 marches pour y contempler impressionnés, une vue panoramique sur Bologne et ses toits rouges. Un moment suspendu à tout point de vue.

Le deuxième surnom de Bologne, c’est celui de Bologna la Dotta (Bologne la Savante). Ce surnom-là aussi n’est pas volé : c’est dans cette ville que continue à prodiguer son savoir la plus ancienne des universités d’Europe. Bologne la Savante, c’est cette cité où les musées ne manquent pas d’inspirations à vous prodiguer. La liste est longue et c’est donc une sélection d’établissements que nous vous proposons ici. Commencez donc par une rasade de beaux-arts à la Pinacoteca nazionale di Bologna, le plus grand des musées de la ville, où vous découvrirez les talents qui ont marqué ce qu’aujourd’hui l’on appelle l'École bolonaise dont nombre de ses peintres furent des fers-de-lance de la peinture baroque. Complétez ensuite vos découvertes en allant explorer les salles du Palazzo Poggi qui présente les collections de l’Institut des Sciences ou encore celles du MAMbo, le Musée d’Art Moderne de la ville.

On a gardé la plus savoureuse des identités de Bologne pour la fin. Bologna la Grassa (Bologne la Grasse), c’est tout un programme articulé autour de l’idée que oui, le gras, c’est la vie. Car la capitale de l’Emilie-Romagne est aussi l’épicentre d’une des régions d’Italie où l’on mange le mieux tant sa situation géographique la met à la croisée de terroirs d’exception. Si les spaghettis à la bolognaise sont un mythe dont on vous recommande de ne parler à aucun local, vous ne serez pas déçus du voyage en vous attablant devant un plat de tagliatelle al ragù. Avant de prendre le chemin de délicieuses adresses, laissez-vous transporter par les couleurs, saveurs et senteurs d’un des marchés locaux de Bologne, à l’image du Mercato delle Erbe, vieux de plus d’un siècle. Les étals riches de charcuteries, de fromages et de légumes vous donneront envie de repartir avec le double de bagages !

Place à présent aux bonnes adresses pour vous régaler au long de votre séjour ! Dans une catégorie inclassable et néanmoins immanquable, les quatre établissements de Forno Brisa sont à envisager matin, midi et soir, tant l’éventail des possibles couvert par leurs produits en ont fait une référence à Bologne. Si l’envie d’émailler ou de conclure la journée par une étape dans un bar à vins, prenez sans hésiter le chemin de Cantina Letteraria, qui fait se rencontrer Bologna la Dotta et Bologna la Grassa. Cet établissement est en effet autant un refuge à livres qu’à vins de grande qualité comme ceux du domaine des Coste, référence italienne en matière de vins vivants.

Il nous faudrait une édition entière de Midnight Weekly pour vous partager nos recommandations de restaurants. Nous serons raisonnables en vous invitant avant tout à prendre le chemin d’Oltre Bologna qui vous offrira l’une des expériences culinaires les plus majestueuses et raffinées qui soit : une adresse à ne manquer pour rien au monde, d’autant que c’est aussi là que vous dégusterez des cocktails qui comptent parmi les meilleurs en ville. Sans doute Ahimè est-elle l’une des rares adresses qui peut prétendre rivaliser avec Oltre, tant la carte de ses victuailles est exceptionnelle de saveurs locales et de mariages créatifs bien sentis, trouplés à des vins exceptionnels. Pour un restaurant sans chichis ni froufrous où la carte est conçue dans une démarche respectueuse des circuits courts et des producteurs locaux, c’est La Svolta qui vous ravira, autant que la cuisine traditionnelle engagée d’Il Rovescio.

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