Saison 7 - Le train à l’hydrogène

Épisode 4 - Nos enfants prendront-ils des trains à hydrogène ?

Cette fois, c’est clair : l’avion à hydrogène n’est ni un coup de cœur trop impulsif ni une grande histoire d’amour ratée. C’est le genre de relation qu’on a vu plus grande qu’elle ne l’est vraiment. Celle qu’on imaginait comme une grande comédie romantique américaine alors qu’il ne s’agissait que d’une belle et longue amitié qui ne sera jamais vraiment centrale dans nos vies. On vous a perdu avec ces belles métaphores amoureuses ? Pour résumer, le train à hydrogène a été — et est encore — vu comme la solution globale de décarbonation du ferroviaire la plus facile à mettre en place. Soit en remplaçant le matériel roulant au diésel par ce nouveau type de propulsion. Sauf que ceux qui se sont jetés dessus, comme l’État allemand de Basse-Saxe, en sont vite revenus à cause des coûts faramineux engendrés par ce changement de technologie un peu rapide.

Comme nous l’avons vu au cours des épisodes et des saisons précédents, la filière de production d’hydrogène vert ne sera capable de fournir les quantités nécessaires qu’en 2035. De plus, selon Emmanuel Bensadoun, responsable du pôle Expertise/Études de France Hydrogène, le train à hydrogène ne constituera en France qu’une partie de la décarbonation globale du réseau. Ce que confirme Charles Foncin, ingénieur hydrogène à la SNCF. En effet, selon des “projections basées sur l’augmentation du trafic ferroviaire et des performances des différentes solutions de décarbonation”, l’opérateur historique français n’utilisera que 420 tonnes d’hydrogène par an à horizon 2030 et 18 kilotonnes par an en 2050. Quant aux engins les utilisant, ils devraient être entre 200 et 300 à horizon 2035 et 2000 à horizon 2050. Sachant que, toujours selon Charles Foncin, “il ne s’agit pas uniquement de train de voyageurs mais également d'engins de travaux de SNCF Réseau et d’engins de transports de marchandises”. Et d’ajouter “que certains sauts technologiques, comme l’hydrogène liquide, pourraient permettre de revoir ces chiffres à la hausse.

Nous voilà donc avec deux belles dates nous permettant de faire un peu de prospective, deux dates qui reviennent très régulièrement dans ces colonnes : 2035 et 2050. En fait, elles reviennent tellement qu’on commence à se demander si elles sont aussi prophétiques qu’on veut bien nous le dire. Ou si elles ne sont pas juste suffisamment lointaines pour qu’on nous les refourgue à chaque fois qu’on demande quand telle ou telle technologie de décarbonation sera disponible… Bref, voici quelques projections sur ces échéances si redondantes :  


En 2035, lorsque la SNCF aura 200-300 engins fonctionnant à l’hydrogène :

  • La température aura augmenté d’au moins 1,5°C et les épisodes caniculaires s’étendront jusqu’en automne voire en hiver.
  • La rentrée des classes se fera donc en décembre, afin que les élèves ne fondent pas durant les cours de sport.
  • D’ailleurs, les livres de cours seront convertis en éventails de cours afin de pouvoir se rafraîchir tout en apprenant l’histoire de France.
  • L’essentiel de l’hydrogène des nouveaux trains servira à alimenter un système de refroidissement des voitures de voyageurs.

En 2050, lorsque la SNCF aura 2000 véhicules fonctionnant à l’hydrogène :

  • Le niveau des eaux sera monté de 28 à 63 cm et, en plus d’apprendre le code de la route, les élèves passeront le permis bateau dès le collège.
  • Après les trains à hydrogène, les opérateurs ferroviaires commanderont des ferrys à hydrogène afin de continuer à assurer le déplacement des voyageurs.
  • La température aura augmenté de 2,8°C  et les meilleurs vins du monde seront produits en Angleterre et au Danemark.
  • Le Bordelais et la Bourgogne se seront reconvertis dans la production de rosé aussi transparent que possible et à boire avec beaucoup de glaçons.

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