¡Señoras y señores pasajeros, Valencia!

Si instinctivement lorsque l’on vous parle d’envisager un séjour en Espagne, vous pourriez songer à prendre la direction de Madrid, berceau de la Movida, ou de Barcelone, destination touristique de premier plan outre-Pyrénées, vous seriez tout aussi bien inspirés de songer à une parenthèse valencienne. Valence, c’est cette cité doublement millénaire, qui a réussi le pari d’allier un passé culturel riche à une soif de modernité et d’avant-garde rassérénante. Suivez-nous donc dans ses calles et callejones pour faire connaissance avec elle !

C’est au cœur du casco histórico (centre historique) que commencera de la meilleure des façons votre découverte de la ville. Tout autour de la Catedral de Santa María, c’est dans un tourbillon de ruelles que vous vous perdrez pour découvrir l’âme initiale de Valence. Palais au charme désuet, boutiques en tout genre, façades à l’architecture raffinée : vos yeux ne sauront où donner de la tête devant tant de beauté authentique.

Dans ce quartier, deux édifices retiendront particulièrement votre attention. La Catedral de Santa María, vieille de plus de huit siècles, construite sur le site d’une ancienne mosquée, est une merveille d’enchevêtrement des styles successifs qui ont parachevé l’auguste monument à la fin du XVIIIe siècle. Partie intégrante de l’édifice religieux, la tour-carillon du Micalet, vaut une ascension en bonne et due forme. Sa forme hexagonale lui confère une apparence atypiquement élégante et au bout des 207 marches qui vous auront portés à 51 m d’altitude, c’est une vue imprenable sur le centre historique qui s’offrira à vous.

Continuez votre exploration du passé glorieusement gracieux de Valence en prenant ensuite la direction de la Llotja de la Seda (Loge de la Soie). Vous l’aurez deviné, il s’agit là du bâtiment qui abritait autrefois la Bourse des marchands de soie valenciens, à présent classé au Patrimoine Mondial de l’Unesco. Et il y a de quoi : d’inspiration gothique, sa silhouette vous émerveillera autant que son aménagement intérieur où un pêle-mêle de colonnes à l’entortillement somptueux vous éblouira. N’en restez pas là et concluez votre visite par une pause dans la cour plantée d’orangers dont les odeurs, plus encore en période de floraison, auront de quoi vous faire perdre les sens.

Autrement plus atypique, le Musée national de la Céramique et des Arts-Décoratifs vous donnera à voir un spectacle d’architecture à mi-chemin entre baroque et rococo, poussé à l’extrême. Installé dans le Palais du Marquis de Dos Aguas, cet établissement culturel vous proposera, passée votre contemplation de son incroyable façade, d’admirer la plus grande collection de céramique espagnole, comprenant notamment des azulejos réalisé par Picasso.

Place à la modernité, à présent ! C’est sans doute le lieu symbole de Valence par excellence, alors qu’il n’a été inauguré qu’en 1998. La Ciutat de les Arts i les Ciències (Cité des Arts et des Sciences), œuvre de Santiago Calatrava, architecte local de l’étape, est l’étape immanquable de votre voyage. Véritable complexe dont les 350.000 m2 en font un quartier à part entière de la ville, il vous faudra au moins une demie-journée pour l’explorer de bout en bout et découvrir ses formes architecturales qui n’ont pas pris une ride depuis leur exécution.

Sur place, vous pourrez contempler l'Hemisfèric - caractérisé par sa forme d’oeil - qui abrite le planétarium de la ville, l'Oceanogràfic - cousin vaguement éloigné de l’Opéra de Sydney, le musée des sciences Príncipe Felipe aux aspects de squelette animal et dont la programmation vaut la visite, ou encore l’Umbracle, un jardin botanique réunissant des plantes typiques de la région et surmontée d’une succession d’arches somptueuses.

A l’heure d’envisager la mise en pratique du paseo, ce rituel hispanique de la promenade, c’est le long d’un fleuve asséché que l’on vous recommande d’aller vous balader. Si la source du río Túria semble tarie, c’est en réalité que les autorités ont décidé de détourner son cours, après qu’une inondation dévasta la ville dans les années 1960. Depuis, les 15 km des anciennes berges ont été transformées en espace de promenade et en pistes cyclables, vous permettant de voguer pédestrement ou cyclablement d’un bout à l’autre de Valence. A noter d’ailleurs que la cité valencienne est un havre pour les amoureux de la petite reine, comptant avec 160 km de pistes cyclables et un système de vélos partagés, Valenbisi, riche de 2.750 deux-roues bons pour le climat !

Valence est enfin une des villes d’Espagne où l’on mange le mieux. Commencez donc par vous faire une idée de la chose, en vous rendant au Mercat Central, un énorme marché couvert comptant avec la bagatelle de 1.000 étals pour vous ravir en fruits, légumes, fruits de mer, poissons, fromages, olives,... Après cela, vous serez prêts pour vous essayer à la spécialité valencienne absolue : la paella (prononcez pa-é-ya por favor). Parmi celles préférées par les locaux, on vous conseille en particulier celles de La Casa Carmela, L’Estibador et du Racó de la Paella : attention, elles sont addictives !

Parce que tout ne tourne pas pour autant autour de la paella à Valence, quelques adresses pour parfaire votre guide avant le départ. A l’heure du petit-déjeuner, Los Picos vous propose l’un des meilleurs cafés de la ville comme de savoureux mets pour bien commencer la journée. Si c’est davantage l’envie d’un verre qui vous prenait, deux excellents bars à vins vivants vous raviront par la variété de leur carte : Terra à Vins et Mes Amours (où l’offre de restauration n’est pas en reste, d’ailleurs). Pour ce qui est des bonnes tables, plusieurs adresses complèteront celles des arrocerías : Anyora qui met à l’honneur le concept de la bodega en vous y servant des assiettes inspirées que vous n’oublierez pas de si tôt, Teca qui régale de ses tapas et raciones aussi savoureuses pour les papilles que belles pour les yeux, ou encore Entreblat qui propose des bocadillos de premier choix en revisitant nombre de recettes de sandwichs et burgers.

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