On s’est connu à bord d’un Paris-Madrid

Adieu Tinder, Happen et autres Grindr

C’est un best-seller longtemps tombé aux oubliettes. En 1926, au plus fort des années folles, La Madone des sleepings connaît un succès digne d’un Prix Goncourt. Ses 400.000 exemplaires font découvrir les aventures hautes en couleur de Lady Diana Winham, une femme résolument libre qui a choisi de vivre exclusivement à bord des trains de nuit internationaux. Rien que ça ! On vous laisse découvrir l’intrigue, on peut au moins vous dire qu’entre autres rebondissements haletants de sa vie haute en couleurs, le train va notamment être le théâtre de belles rencontres.

Et c’est bien de cela dont on veut vous parler : la rencontre fortuite, inattendue, mise sur les rails au détour du wagon-bar d’un train de nuit. Dans nos sociétés façonnées par les désormais sempiternels Tinder, Happen et Grindr, sait-on encore laisser un regard croiser le nôtre ou un sourire nous charmer, avant que les mots n’opèrent leur magie ? A bord d’un train, vous n’avez pas d’autre choix que d’oublier ces applis à moins d’envisager une histoire épistolaire, pur produit du mix entre une géolocalisation bancalement passagère et un algorithme qui pense mieux vous connaître que votre mère.

Allez, laissez ça pour une autre fois! Dans un train, le temps est comme suspendu. Rien à voir avec le rythme frénétique de nos vies. Imaginez un peu. Vous avez pris un de nos Midnight Trains pour cette ville du sud de l’Europe, qui vous fait tant rêver. Seul.e dans votre chambre privative, vous décidez d’aller prendre un verre au bar. Vous vous installez et cette personne arrive. Très vite, la mécanique de la séduction ne tarde pas à s’enclencher et le reste, c’est bien vous qui déciderez ou non de lui donner suite.

Oui, que ce soit le temps d’une nuit ou celui d’une vie comme pour Lady Diana Winham, s’il est un entrainmetteur parfait, c’est bien celui qui vous rend pleinement les commandes de l’aiguillage de votre vie, à des lieues des logiques algorithmiques de ces applis insidieuses, sans idylle garantie. Le retour en grâce du hasard du transport amoureux, c’est aussi ça qui nous fait préférer le train.

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